
Bonjour Véronique,
Je viens de rentrer de notre grande réunion des anciens copains de l’École Liberté à Bamako – là où s’achevaient nos années de lycée, au Mali.
La plupart des présents avaient quelques années de plus que moi à l’époque, deux ou trois ans en général. Du coup, j’étais surtout proche de leurs frères et sœurs, comme Jean, (Élisabeth qui chante le karaoké avec moi est sa grande sœur).
Quatre des cinq “Croisiles” étaient là.
Certains sont venus de très loin : deux couples d’Australie, un couple du Mexique (avec de la tequila, bien sûr), des amis de Côte d’Ivoire, trois de Belgique… d'autres du Portugal, d'Espagne, de toutes les régions de France, de Hollande...
L’un d’eux, était déjà avec moi à l’école des Maristes à Dakar avant qu’on ne se retrouve plus tard à Bamako.
C’était courant à l’époque : nos parents travaillaient pour des organismes internationaux, un vivier d’expats qui nous faisait souvent changer de pays, d’école, mais jamais vraiment de monde.
On passait des Colas aux Tottés, des Pavis aux Platteuws, des Croisilles aux Le Naelou…
Le prochain rendez-vous de notre drôle de tribu aura lieu dans deux ans, au Mexique.
Et bien sûr, j’espère… avec toi.
Un ancien professeur de biologie était présent, accompagné de son fils – également prof de biologie – et ils avaient même apporté de vieux carnets de notes de nos bulletins !
Mais il y avait aussi des souvenirs plus rudes…
Une directrice terriblement sévère. Elle faisait parfois tenir un enfant par quatre costauds – deux par jambe, deux pour les bras – pour lui administrer une fessée avec un tuyau d’arrosage… L'Éducation nationale, disait-elle.
Luigi, un ami de Côte d’Ivoire, était là malgré une crise de malaria.
Il tenait à venir.
Il était déjà avec nous au Sénégal à l’époque.
Je me permets, au passage, de te faire la pub de ce genre de fidélité, et de te demander de rester avec nous – pour des amours et des amitiés de longue durée.
Et puis… il y avait Chartres.
Quelle ville magnifique.
J’aimerais y retourner un jour… avec toi.
Nous avons visité la collégiale – tu sais, une église tenue par un collège de prêtres comme à Nivelles.
Les rues avaient des noms pleins de poésie : rue des Tanneurs, rue du Lavoir, rue de la Foulerie… là où l’on battait les draps.
Sur une terrasse, nous avons aperçu Alain Souchon et Laurent Voulzy. Trop de touristes les prenaient en photo.
Mais le clou fut sans doute la cathédrale.
Visite nocturne à bord d’un petit train affrété pour l’occasion, puis le lendemain encore, plusieurs heures de découvertes passionnantes.
C’était Stéphane Bern qui assurait la présentation. Intense, fascinant comme dans ses présentations à la télévision.
Et à chaque instant, à chaque pierre, chaque rire, je me disais : si tu avais été là, rien n’aurait manqué.
Ce soir, je vais au théâtre.
Bérengère prend la place que j’aurais aimé te réserver.
Nous dînerons avec Jean Baetens et sa copine.
Duchesse, elle, fête son anniversaire en allant au concert de Bruce Springsteen à Lille.
Elle m’a proposé une place suite à un désistement, mais j’ai décliné – ma soirée étant déjà bien prise et engagée, la nuitée et l'expo de demain.
Je resterai dormir au Novotel de Bruxelles après le spectacle avec Bérengère – le fils d'un client à moi et collègue de mon frère Peter, directeur de l’établissement, nous a offert une nuitée gratuite avec petit déjeuner.
Demain matin, direction l’exposition de Jean Michiels, sur les animaux sauvages.
Une exposition que j’aurais aimé voir… avec toi aussi.
Tu vas me manquer, évidemment.
Et comme tu l’as peut-être vu sur les photos : Jean Croisile t’a préparé de quoi amuser tes petits-enfants – de la musique, des morceaux choisis, que je te remettrai à l’occasion.
À bientôt.
Des bises